Dans un contexte économique peu favorable à l’embauche, créer sa propre activité est une option de plus en plus envisagée, notamment par les jeunes diplômés et les travailleurs séniors au chômage. Cette solution, qui nécessite un véritable investissement personnel, est-elle néanmoins faite pour tout le monde ? Existe-t-il des alternatives plus sécurisées pour les entrepreneurs frileux ? C’est ce que nous allons voir !
Un contexte morose pour les demandeurs d’emploi 😣
Il n’aura échappé à personne que le contexte économique actuel n’est pas vraiment au beau fixe. D’un côté, de jeunes diplômés qui éprouvent des difficultés à se faire une place sur le marché du travail ; de l’autre, des travailleurs séniors mis sur le banc de touche à cause de leur âge.
Pas assez expérimentés, pas assez diplômés, trop vieux, trop jeunes ou juste refroidis par des offres d’emploi pas toujours des plus engageantes ; le nombre de demandeurs d’emplois en France s’élève actuellement à environ 5,6 millions, dont près d’un million ont plus de cinquante ans. Une fatalité ? Pas forcément !
Et pourquoi pas créer votre société 🚀?
Vous faites peut-être partie de ces professionnels privés de leur emploi, dont les mois de chômage amenuisent petit à petit toute forme de motivation et de confiance en soi. Avez-vous déjà songé à créer votre activité, au lieu de vous morfondre dans cette situation de plus en plus pesante ? Cette période est en effet peut-être l’occasion de réaliser un rêve enfoui depuis de trop nombreuses années ou, plus simplement, de capitaliser sur votre expérience en tant que salarié pour embrayer sur une nouvelle carrière.
La création d’entreprise est naturellement source de nombreuses questions sur lesquelles il est essentiel de s’attarder pour préciser son projet et ne pas partir droit dans le mur dès le démarrage. À quel marché s’attaquer ? Quelle offre proposer ? Entrepreneur seul ou avec des associés ? Quel statut juridique privilégier ? Quelles sont les compétences requises pour se lancer ?
En savoir plus : Se mettre à son compte : 9 questions à se poser !
Créer une activité comporte toujours un minium de risques, même lorsque l’on peut se targuer d’être un serial-entrepreneur. Certains statuts, notamment le très populaire régime micro-entrepreneur, permettent néanmoins de limiter ce genre d’inconvénients. Reste que, dans le cas précis de la micro-entreprise, le porteur de projet perd en protection sociale, en crédibilité et en perspectives commerciales, ce qu’il gagne en accessibilité.
Il est donc important de faire son choix en parfaite connaissance de cause, tout en gardant à l’esprit qu’il est aussi toujours possible d’évoluer vers un autre statut en fonction du développement de son projet. Là encore, certaines structures juridiques pour solo-entrepreneur permettent facilement de s’associer pour passer à l’étape supérieure. C’est le cas de la SASU et de l‘EURL qui peuvent facilement se transformer, respectivement, en SAS et en SARL.
À noter également que les demandeurs d’emploi qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise peuvent bénéficier de plusieurs aides, dont l’ACCRE et l’ARCE. Alors, autant en profiter !
Toutefois, aussi existante soit-elle, la création d’entreprise n’est pas faite pour tout le monde ! Sans être portée par une réelle envie d’entreprendre, une activité indépendante peut en effet rapidement péricliter et placer le professionnel dans une situation encore plus délicate que le chômage !
D’autres formes de travail en émergence 🚨
Arrivé à ce stade, vous vous demandez peut-être s’il n’existerait pas, par le plus grand des hasards, une solution intermédiaire qui permettrait de mener une activité de manière autonome sans pour autant être obligé de créer une entreprise. Il faut dire que nombre de professionnels qui rêvent de se lancer dans l’entrepreneuriat sont découragés par la complexité et les risques inhérents à cette voie. Sachez que cette solution existe, et qu’elle porte même un nom : le portage salarial !
Né à la fin des années 1980, justement pour répondre au chômage des cadres séniors, le portage salarial est une forme d’emploi à part entière reconnue par le Code du travail et jouissant de sa propre convention collective.
Le principe est simple : un professionnel détenteur d’un certain niveau d’expertise dans un domaine spécifique fait appel à une structure (la société de portage salarial) pour développer son activité indépendante. La société prend en charge les formalités administratives du « salarié porté » et le laisse libre de démarcher les clients de son choix et de négocier ses honoraires. S’il doit consentir à reverser une commission calculée sur sa facturation, le professionnel qui choisit ce statut bénéficie cependant d’une protection sociale complète (identique à celle d’un salarié classique), tout en profitant d’une vraie autonomie. Une fois plus en confiance avec l’entrepreneuriat, libre alors à lui de créer son entreprise en conservant son portefeuille client.
En outre, les entrepreneurs hésitants peuvent également se tourner vers la CAE (coopérative d’activité et d’emploi) ; une structure juridique dans laquelle les indépendants peuvent exercer leur métier librement, en bénéficiant du statut d’entrepreneur salarié et d’un accompagnement individuel pour favoriser leur développement au sein du collectif. Un peu moins restrictive que le portage salarial (qui s’adresse principalement aux cadres), la CAE se destine à de nombreux profils de travailleurs différents, exerçant dans le secteur des services, artisanal ou encore artistique.